Dégustation: Pouilly Fuissé
Samedi soir le sud avait rendez-vous avec le nord, Pouilly-Fuissé (mais pas seulement) se donnait à Meursault… le soleil éclairait la lune …
Bien heureux le petit club oenophile murisaltien de pouvoir se régaler avec quelques uns des meilleurs crus de blancs du mâconnais. Nous étions 16 autour de ces beaux flacons et avons dégusté avec application en écoutant les précieuses informations de notre invité. Voici les crus dégustés :
Mâcon le Grand Bussière 2003 –Olivier Merlin : Le vin est puissant et mûr sur une matière concentrée mais une acidité très basse. Il se fait un peu écoeurant en finale en dépit de ses beaux arômes de fruits jaunes. A boire assez frais. Assez bien.
Pouilly-Vinzelles 2003 « les Quarts » - domaine Bret brothers La Soufrandière : Nez riche sur les agrumes et les fruits blancs. Bouche opulente, droite et bien construite autour d’une acidité basse, le vin ne manque cependant pas de fraîcheur en finale avec une très belle longueur. La bouteille a été dégustée un peu trop chambrée, dommage. Bien.
Pouilly-Fuissé 2003 – domaine de Beauregard : La robe plus claire indique une vendange un peu moins mûre. Le nez garde une jolie élégance fruitée et dispose – sans doute- d’un boisé fondu intéressant. Les notes de brioche, de vanille et de menthe sauvage se conjuguent en un ensemble complexe, qui manque un peu de tonicité et de précision. Longueur moyenne. Assez bien.
Pouilly-Fuissé 2003 – élevé en fûts d’acacia – domaine de Beauregard : Le même cru élevé en fûts d’acacia et au final une cuvée assez semblable au niveau de son profil aromatique. Nous avons eu du mal à cerner l’intérêt de cet élevage original, mais sans doute faut-il revoir la cuvée sur plusieurs millésimes et après vieillissement. Assez bien.
Mâcon La Roche Vineuse « les Cras » 2002 - domaine Olivier Merlin : Robe claire, brillante. Les notes de fleurs exhalées sont très pures et procurent un plaisir olfactif intense. La bouche est riche, dominée un peu lourdement par une note « coco » due à un fût un peu torréfié, mais les fruits blancs reprennent ensuite le dessus pour procurer une grande fraîcheur à la longue finale racée. Très bien.
Pouilly-Fuissé « Les Cras » 2002 – domaine de Beauregard : même nom de lieu-dit pour deux climats différents, d’AOC différentes. La couleur jaune dorée indique une évolution qui vient se confirmer par un nez un peu « pommé » et une bouche évoluée disposant d’un CO2 résiduel infime. Sans doute peu de soufre dans cette cuvée fatiguée qui doit être bue d’urgence. A revoir.
Pouilly-Fuissé « Terroir de Vergisson » 2002 – domaine Olivier Merlin : La robe est claire et sans évolution. Les notes lactées dominent un nez franc et intense qui séduit par son « ouverture ». La trame est serrée et marquée par une touche torréfiée un peu trop appuyée, mais l’ensemble est franc et possède une gourmandise et une « sucrosité » très séductrices. Un vin facile qui appelle le plaisir de la table et les fruits de mer. Bien.
Pouilly-Fuissé « Tradition » 2002 – domaine Valette : un vin qui a divisé les dégustateurs par son côté riche et oxydatif. Un élevage long a sans doute présidé aux destinées de ce cru né de la vision naturelle d’un vigneron peu attaché au soufre. Il en résulte une bouteille à la trame serrée et au sucre résiduel présent qui semble évolutive et instable. Un style périlleux qui possède ses adeptes. Respectons les mais dans l’ensemble cela nous a un peu gêné. Assez bien.
Pouilly-Vinzelles « les Quarts cuvée millerandée » 2001 – domaine Bret brothers La Soufrandière : Un vin qui nous a tous séduit par son intensité et sa belle trame acide. Un joli milieu de bouche opulent et racé vient rappeler que la bouteille possède quelques grammes de sucre (3.7g … quand même très faible) et les notes de fruits confits et de sucre candi soulignent la magnifique disposition de ce terroir à générer des fruits mûrs et équilibrés. On sait que depuis ce vin les Bret brothers ont allé encore plus loin dans la définition de leur cru et la concentration de la cuvée. Très bien.
Pouilly-Fuissé 2001 domaine Jeandeaud : La couleur très claire annonce un vin frais et fringant. Cependant le nez très centré sur des notes végétales de buis et d’asperge semble un peu marqué par des notes soufrées mal amalgamées. Cela se confirme en bouche car celle-ci est un peu mince et linéaire. Un vin qui se conservera sans doute mais qui à ce stade manque de volume et de précision aromatique. A revoir.
Pouilly-Fuissé 2001 Domaine La Soufrandise – Melin : Un domaine régulier qui produit ici une cuvées très strictes à l’acidité dominante. On est séduit par la fraîcheur du nez et par l’attaque en bouche très franche, mais il aurait sans doute fallu un poil de maturité en plus car la finale est vive et austère. A attendre un peu mais l’acidité se fondra t’elle alors ? A revoir.
Pouilly-Fuissé 2001 « Les Perrières » Domaine Ferret-Lorton : On connaît les qualités de ce domaine sérieux et historique de l’AOC. Il n’a pas failli dans ce millésime austère en livrant un vin de demi corps mais d’un équilibre magistral. La robe est claire, le nez finement boisé sur des notes de vanille est très séducteur et la bouche conjugue un joli volume avec une très belle race florale. Pas le plus grand vin du domaine mais une vinification parfaite. Très bien +.
Pouilly-Fuissé « Ampélopsis » 2001 domaine Saumaize-Michelin : Avouons le nous avons été surpris par la très franche acidité des cuvées du millésime 2001 en général et par celle de cette cuvée en particulier. La robe se pare pourtant d’or et annonce des fruits bien mûrs, le nez soigné et racé est d’une pureté d’école et sa droiture nous fait immédiatement penser à un cru tramé, séveux et dense. Hélas la bouche est d’une dureté alcaline tranchante qui signe sans doute de petits rendements, mais qui montre aussi que la plante a souffert pour générer une telle tension. Puissance ne s’accorde qu’avec harmonie et dans ce millésime Ampelopsis n’est pas au diapason de ses ambitions, gageons que sur les millésimes suivants le tir aura été corrigé.
Viré Clessé « L’Epinet »2000 domaine Chaland : Un des premiers millésime de l’appellation mais déjà une jolie bouteille aboutie avec du fruit et de l’opulence et une séduction immédiate de bon aloi. Ne lui demandez pas la longueur des meilleurs Pouilly mais en revanche régalez vous grâce à son amabilité de l’instant. Bien.
quelques témoins...
Pouilly-Fuissé « Les Birbettes » 2000 domaines des Rontets : On reconnaît le style Rontets entre mille car il est toujours fait de pureté, de fraîcheur et de finesse. Celui-ci est très clair, brillant et son nez de noisette et de fleur de vigne est un vrai ravissement. La bouche harmonieuse est un peu mince mais les arômes de poire et d’acacia qui s’y mêlent sont d’une grande noblesse. Un beau vin à boire aujourd’hui. Bien.
Pouilly-Fuissé « en Ronchevas » 1999 – domaine Saumaize-Michelin : Un vin comme celui-ci mérite tous les éloges. Finesse, pureté et grande complexité tant au nez qu’en bouche. Dune couleur claire il reste parfaitement jeune sur ses effluves de menthe sauvage et de pêche blanche et dispose d’une bouche équilibrée autour d’une très belle balance acide sucre et d’une grande concentration. La finale est longue… Vraiment excellent !
Pouilly-Fuissé « Vers Pouilly » 1996 – domaine Vessigaud : La bouteille est un peu fatiguée, couleur un peu ambrée, nez sur la pomme chaude et l’ananas et fins effluves secondaires de brioche chaude. En bouche la tension est meilleure et le vin gagne en complexité après l’aération, on sent alors les vieilles vignes et la concentration remarquable d’un cru qui aurait pu être un peu mieux protégé contre l’oxydation. A boire.
Pouilly-Fuissé « Clos sur la Roche » 1995 Saumaize-Michelin : Beaucoup plus frais que le précédent, mais d’une acidité redoutable. IL rejoint en cela Ampelopsis et partage un peu ses qualités et défauts. Dommage car une fois encore on sent une très belle race potentielle. Nous avons longuement parlé de ce cas de vinification, sans véritablement conclure car à l’évidence le vigneron est d’un sérieux à toute épreuve. A revoir.