Les premiers crus du vignoble de Meursault - Version synthétique
Lorsque le vignoble fut classé « originellement » en Côte d’Or au début du 19ième siècle les plus grands crus d’aujourd’hui étaient déjà ceux qui étaient les plus en vues. Toutefois est-on bien certain que les éléments qui ont servi à les classer correspondent encore à nos « canons » modernes?
En fait rien n’est moins sûr.
À une époque où les plants n’étaient pas greffés mais provignés, où les trois façons culturales positionnaient le travail du sol comme un simple toilettage de surface, où les fumures n’étaient que fort mesurées...les ceps donnaient peu et en particulier dans les terres pauvres des Dessus qui quasiment seules alors servaient à produire les vins « bouchés » après avoir avoir été transporté la majeure partie du temps sous bois. Feuillettes, pièces ou queues.
Les marchands classaient donc les Crus en fonction de leur capacité à produire régulièrement des vins sachant voyager et/ou vieillir. Suffisamment « forts » pour ne point s’effondrer et donc issus de zones produisant avec constance des vins concentrés et équilibrés, seules conditions permettant de les préserver d’un vieillissement que l’on ne savait contrer que par la mèche soufrée, la fortification avec de l’alcool blanc, le coupage avec d’autres vins plus capiteux ou la préservation aléatoire du gaz carbonique instable.
Ainsi vouloir comme je le lis souvent chez certains « exégètes » du vin, croiser ces différents classements - Courtépée, Lavalle,le comité d’agriculture beaunois, Rodier, Ramain et quelques autres plus récents - n’a que fort peu de sens pour éclairer ce qui se passe véritablement aujourd’hui sur le terrain.
Ces Vignes produisaient entre 15 et 25 hl par hectare sur des densités proches de 18.000 pieds dont parmi eux pas un n’avait le même âge en raison des fosses de provignage dont les branches couchées étaient sevrées du pied mère au fil des années. On produisait 3 à 4 grappes de raisins, on récoltait sur des échalas - paisseaux - et les Vignes étaient taillées en hauteur en forme de crochet pour capter la lumière et surtout, la reproduction de la « liane pérenne » se faisait quasiment sur un inextricable substrat de racines entrelacées et mêlée de la terre de l’endroit. Vraiment, nous étions très loin de l’emprunte d’un sol transparaissant dans les sucs des jus de raisin. Ineptie moderne destinée à sanctifier béatement et quasi exclusivement - surtout naïvement - la composition propre du sol.
Non! pragmatiques, vignerons, tâcherons, négociants et marchands payaient plus chères les terres capables de générer une rentabilité régulière en même temps qu’une qualité stable. Le nom du Cru étant réservé à moins de cinq cuvées par village. Parfois monopoles.
Ces évidences expliquent pourquoi les négociants qui - quasiment seuls -vendaient ses vins en bouteilles ou en les débitant en vrac, se servaient de classes de vins capables de par leur plasticité d’être référées à un Cru/climat complétés par des approvisionnements - plus ou moins -voisins.
Dès lors, qu’en est-il des premiers crus de nos temps ?
Réunissent-ils les qualités essentielles de puissance et de tension qui signent les plus grands vin blancs issus du chardonnay comme on le pense aujourd’hui ou sont-ils simplement les héritiers d’un nom que la tradition a sanctifié sans jamais qu’aucune remise en cause ait pu en être faites?
En somme, est-ce que nos techniques de vinifications modernes compensent par leur capacité à se prémunir de l’oxydation et par la maîtrise des facteurs œnologiques les plus divers, le déficit de concentration et la baisse évidente en extrait sec qui caractérisaient ces vins autrefois? On les décrivait vineux et secs mais d’impression douce, avec du feu et un bouquet capiteux. A l’évidence l’alcool était un garant du bon vieillissement et l’absence récurrente de chaptalisation en ces lieux - une technique connue depuis le début du 19 ième - signait une vraie qualité « hors classe ». Ainsi en 1846 - déjà - Vergnette-Lamotte fustigeait l’emploi du procédé Chaptal après qu’en 1845 le congrès des vignerons de Dijon ait condamné sans appel le « sucrage ».
Nous savons que les plants non greffés étaient pourtant moins alcoologènes - environ 0,8 à 1 degré en moins - et pourtant les relevés de Danguy évoquent des pointes à plus de 14 degrés. A l’évidence en année mûre - Les seules qui a l’époque qualifiaient une année de « grande »- ce Cru avait une incroyable capacité à capter la lumière. On commence ainsi à « visualiser » les Cru originels: 4 raisins par pieds, rendement de 15/18 hectolitres par hectare, plantation en foule, Vignes non greffées et provignées, trois « griffages » à la pioche par an, 14 degrés, pas de chaptalisation et ce qui va ravir les tenants des vins naturels: aucun intrant! Jeune ce vin devait être le meilleur « pet’nat’ » du monde!
Près d’un siècle plus tard, au moment du classement des appellations d’origine dans les années trente du vingtième siècle, Les décideurs des syndicats communaux - justes et forts inspirés dans la logique du classement des terres du village - n'ont pas souhaité leur retirer la mention "Meursault" en des temps ou les consacrer grand Cru revenait à le nommer de leurs noms simples. On sait aussi que des groupes de producteurs d’obédiences différentes se sont farouchement querellés pour générer ces décisions. Cela fera l’objet d’une autre étude...
Les Cru sont alors planté en rangs rectilignes, travaillé au cheval sur une densité de 11.000 pieds, greffé sur des bois américains et vinifié - comme naguère - En pièce de 228 litres.Leurs rendements moyens approchent désormais le 30/35 hl/ ha car les fumures et la potasse coûtent encore chers et car on ne maîtrise pas les maladies aussi finement qu'aujourd'hui.
Les Perrières
Les écrits qui se penchèrent et se penchent sur les facteurs qui génèrent son « évidente » supériorité n'ont eu que peu de résonance car le secteur continue d'être positionné comme le meilleur des premiers crus, assez loin de son vrai rang de meilleur grand Cru après le Montrachet. De manière funeste cette classification générale bourguignonne le "minore" et fait fi de son incomparable caractère de vin de pierres, taillé pour la très grande garde, ciselé par sa nature unique et austère proche de l'ascèse gustative parfois.
On le décrit souvent comme le grand Cru oublié, celui qui aurait dû accéder à ce rang dans l'immédiat après guerre car sa réputation ancestrale l'a toujours positionné comme second après le "Vrai Montrachet". A t’il de nos jours encore cette capacité à dominer ses pairs alors que ses rendements moyens ont quasiment été multiplié par deux et demi, que sa densité de plantation a diminué de moitié et que sa zone de production est toujours aussi naturellement pauvre?
Toutefois les murisaltiens connaissent la valeur réelle de leur Cru et se fondent le plus souvent sur cette tradition orale ancestrale qui positionne le climat au même niveau que le "grand" Montrachet pour sa longévité et son originalité. Mais combien de dégustateurs savent qu'il en est en fait l'exact contraire stylistique? Ceux qui les dégustent côte à côte souvent.
Autant le Montrachet s'exprime par une vinosité insurpassable, autant le Perrières est un vin tellurique, énergique, violent, à la sauvagerie quasi dérangeante, qui déroute souvent lorsqu'il est jeune. Ce vin sans compromis est toutefois produit sur des secteurs assez divers qui marquent également la race formelle des crus qui en proviennent|.
Ainsi la "Grande Perrière" - située dans les Perrières du Dessous - qui fait suite aux Genevrières du dessus jusqu'à la grotte - qui la connaît!? - de la "Porre et Piarde" donne t'elle les vins les plus civilisés du climat , assez proches au fond des "grands Genevrières" - la partie haute de ce Cru - qui lui font face car plus opulents, plus sensuels et plus immédiatement accessibles que le reste du Cru . Les vins de cette zone livrent souvent une partition droite et pure qui s'assagit un rien plus vite que la partie haute du finage.
Le secteur est assez pentu et les terres blondes et caillouteuses qui composent son substrat calcaire ont une remarquable capacité à conserver de justes ressources hydriques tout en préservant le secteur des gelées. Les rangs de Vignes coupent ici le coteau dans le sens Est-Ouest et les parcelles sont encore de tailles honorables, allant de 25 ares à plus de 2 ha.
La partie appellée "Perrières dessus" est plus morcelée car disposant de parcelles hautes et basses, avec des orientations variables, elle confère aux crus un côté rocailleux qui densifie la granularité de la texture et finit par imprimer une sensation quasi coupante sur la langue. vin de cailloux sur des terres maigres, vin sidérant de finesse évoquant les dessus du Chevalier ou la rigidité de la Goutte d'Or plus dense toutefois. Ce secteur pierreux comporte de nombreux murs et terrasses créés au fil du temps, gagnées sur le calcaire dur à force de ténacité. Des générations de vignerons ont œuvré ici plus qu'ailleurs pour faire naître ces Perrières d'altitude et il n'est pas étonnant que tout cela soit ancré dans la mémoire collective comme une sorte de combat contre les éléments naturels. Vins de pierres, mais sans doute aussi vin de sang et de labeur.
En compagnie d’une bande haute nommée aujourd’hui « Aux Perrières » ce bloc surplombe des carrières qui ont fortement entaillés le coteau et qui rappelle que Meursault fut une zone de carrière importante. On extrayait ici le marbre de Bourgogne où pierre de Chassagne,il a largement été utilisé pour bâtir les murs et les maisons du bourg.
Le secteur le plus estimé est cependant le "plat des Perrières" dans les « Perrières du Dessous » juste au dessus de la "grande Charmes" du dessus, il englobe le Clos qui en est son épi-centre, la partie droite qui se poursuit jusqu'à la Grande Perrières et une langue de terre à gauche qui va butter contre les Champs Canets de Puligny-Montrachet. L'endroit est quasiment plat, faiblement incliné à l'Est et bien entendu pierreux. Il ne se poursuit pas tout à fait jusqu'à la carrière situé sous les Perrières du dessus car celle ci,comblée partiellement et laissant apparaître une barrière rocheuse porte encore des Vignes d’appellation « Bourgogne blanc ». Ces dernières séparent nettement le Dessus des Perrières des Dessous qui sont positionnés vingt mètres plus bas. Au fil des extractions le Cru a ainsi perdu deux hectares disparus en poussière.
Les Perrières produits dans ce secteur sont sans conteste les plus grands Bourgogne blancs par leur intensité et leur bouquet unique mêlant les accents rocailleux d'une minéralIté vraie et cette incomparable touche grillée/mentholée que génère les beaux chardonnays d'équilibre subtil, comme si l'on sentait le rôti de raisins légèrement dorés et mouchetés de petites pioles grisées. Un vin indicible de pureté, il est au niveau de la complexité vineuse du Montrachet à cet endroit mais sur un registre moins visqueux, plus salin et iodé.
Le Clos proprement dit a été créé par le Marquis de la Roche (ça ne s’invente pas!) au début du dix neuvième siècle. Petit Enclos de pierre mesurant un peu moins d’un hectare, il est presque plat et constellé de petits cailloux acérés dont une notable proportion provient sans nul doute du travail des anciens carriers qui martelaient le marbre un peu plus haut. Il nait à une époque où les blancs sont bien loin de se hisser au niveau des vins rouges en terme de notoriété. La raison en est au fond très simple, sans anti-oxydant et sans tanin ils ne disposaient pas tout à fait de la même capacité à se conserver. Ils voyagent ainsi moins bien et sont un peu considérés comme les boissons spirituelles qui introduisent les Grands rouges. Observez d’ailleurs combien les grands Clos rouges s’affichent aux côtés de si peu de Clos Blancs. En fait un seul « vrai » car les autres sont plutôt des enclaves dessinées par des Murgers sinueux ou de création récente. Monsieur Grivaut est avant tout un commerçant qui a compris que s’offrir ce pré-carré en 1879 est assurément un coup de génie. Il créera d’ailleurs un autre Clos non loin de sa maison bourgeoise dans le village: le « Clos du Murger »! Il poussera la facétie jusqu’à acquérir à Pommard un Clos Blanc - planté en rouge! - et du Clos de Vougeot. Un visionnaire.
La terre appartient au vent et à la pluie et ceux qui la cultivent l'emprunte souvent à leur parent pour la transmettre à leurs enfants. Personne ne sait donc ce qu'est véritablement ce cru car aucune permanence ne peut le définir hors la main de l'homme. Toutefois comme les autres le changement imperceptible de son profil général est l'exact reflet des temps que nous vivons associé à la maniere dont nous les ressentons.
Superficie du Climat : 13ha 21a 17ca
- Aux Perrières: 79a 90ca
- Les Perrières Dessus: 3ha 76a 29ca
- Les Perrières Dessous: 9ha 59a 50ca
- 8ha 64a 98ca + 95a (Le Clos)
Les Charmes:
S'il est un cru qui identifie à coup sûr le style des vins de Meursault, c'est bien Charmes. Cette évidente observation est même particulièrement notable lorsqu'il s'agit de définir quels sont les amateurs qui apprécient "vraiment" la plus grande - en superficie - des communes de la Côte des blancs. Ceux qui n'ont pas de relation particulière avec ce cru aiment en général mieux les vins de Puligny ou de Chassagne car l'opulence du cru, son côté glycériné et sa texture très souvent visqueuse en font un modèle qui mêlerait presque la douceur tactile des vins liquoreux avec la sècheresse des crus les plus secs et même une étonnante "sauvagerie" dans les années de fraîcheur, un peu tardives. Il n'est je pense aucun vin plus puissant que lui en Bourgogne dans le monde des blancs et sa richesse est souvent assez proche de celle d'un Bâtard-Montrachet sur une partition aromatique plus florale et un rien moins brutale.
Cru de mi-plat, très caillouteux et étendu, les Charmes regardent le levant et sont enclavés entre les Genevrières, les Perrières du dessous et les Combettes de Puligny-Montrachet. Ce vaste ensemble caillouteux et argilo-calcaire est assez uniforme en dépit des classifications qui sont très souvent opérées et qui minorent le haut par rapport au bas du climat. Bien entendu l'ensemble des vignes sises sous les Perrières est en général un rien plus précoce et marqué par un substrat caillouteux qui leur confère une énergie rare, mais la partie médiane est également bien dotée même si les sols se font un peu plus argileux à certains endroits. Les vins acquièrent alors un fruit et une profondeur qui complexifient encore la trame tendue et un peu plus brutale qui marque les vins des parties hautes. J'aime beaucoup la densité et le velouté de ces deux zones en signifiant toutefois que le fameux "plat des Charmes" situés juste sous le Clos des Perrières est naturellement - potentiellement - le plus régulier et le plus complet.
La question des parties basses est à mon sens une "fausse bonne énigme" qui occupe trop d'observateurs se fondant sur une approche "cartographique". Les Charmes du bas seraient "moins" bien placés donc moins denses, moins complexes et surtout moins racés. Le véritable problème est que de nombreux producteurs s'occupent de cette partie et qu'il est souvent fort difficile de situer à l'aveugle le "carré" qui a servi à générer le vin! D'autant que de nombreuses vieilles vignes sont ici en production. Les sols y sont quand même plus lourds et ressuient moins vite mais la terre est fine, les cailloux encore bien présents et la classe naturelle du terroir indéniable. Après en avoir douté au début de ma vie de dégustateur je dois bien avouer qu'aujourd'hui je préfèrerais de beaux raisins provenant du bas que de médiocres grappes du haut! Mais là je vois bien que je ne vous éclaire guère!
Les Genevrières
Parmi les grands crus blancs oubliés du classement des années trente, Genevrières est sans doute celui qui aurait le plus mérité d’obtenir ce titre, plus encore peut-être que Perrières si j’en juge l’homogénéité remarquable de l’ensemble du territoire qu’il occupe. Une chose est certaine pour les amateurs de blancs élégants, fins et racés à texture soyeuse, il trône en tête des blancs de Bourgogne en compagnie du Chevalier de Puligny-Montrachet.
Vin de dentelle, pendant des Amoureuses cambuléennes, ce vin harmonieux et droit possède également l’incomparable qualité de vieillir avec grâce. Le voir s’affiner au fil des années est sans doute l’un des rares plaisirs qu’il est permis à un amateur de vérifier sur la quasi totalité des millésimes qui sont mis en marché tant ce vin est régulier. Il doit ses extrêmes qualités à plusieurs facteurs :
En premier lieu un sol argilo-calcaire homogène, assez peu profond – surtout en sa partie haute – datant de l’étage Bathonien. Ce substrat est également marqué par des Marnes blanches et il permet aux plants d’équilibrer avec justesse leur vigueur pour générer des fruits gorgés de sucs qui donnent des jus finement glycérinés.
Ensuite, une inclinaison de pente allant de forte – hauts des Genevrières Dessus – à modérée dans le bas des Genevrières Dessous. Cette situation morpho-géologique assure un parfait drainage des eaux de pluie, elle est encore accentuée par la construction assez récente d’un collecteur d’eau dans le milieu bas du climat.L’eau ne stagne jamais dans les vignes.
Une orientation plein Est avec des vignes coupant les deux demies parties du climat dans le sens Est-Ouest. Cette situation d’exposition , idéale, permet de préserver une très belle fraîcheur dans les raisins qui arrivent à maturité sans être « rôtis » excessivement par les rayons du soleil et il se développe ainsi une vraie maturité de fruit avec des degrés potentiels modérés. Cela explique sans doute une bonne part de l’ultime finesse qui caractérise les vins.
Un ensemble de parcelles très homogènes et un morcellement un peu moins accentué que dans d’autres climats communaux. Bien sût le bord sud des Genévrières du Dessous est très découpé mais si l’on excepte la zone médiane des parties hautes , ce sont à peu près les seules parcelles qui sont inférieures à 20 ares. Par ailleurs 4 propriétés exploitent ici plus de deux hectares ce qui est assez exceptionnel au niveau des premiers crus de la commune.
A la lumière de ces constats nous pouvons dégager trois grandes zones à l’intérieur de ce climat premier cru qui mesure 16 ha et 4794 a :
Les Genevrières du Dessus : Ils forment un rectangle quasi parfait enclavé entre les Chaumes de Narvaux au dessus, les Poruzots au Nord et les Perrières du Dessous au Sud. Son sol est assez fortement incliné vers le levant et un peu moins large au niveau de son bord Sud. Terroir pierreux, marqué par des terres blondes, un rien plus sombre en son centre, il a le potentiel avéré d’un grand cru et est sans doute celui qui en plus de la finesse livre les expressions les plus ciselées. Un peu plus vif que le bas en moyenne, moins corpulent mais aussi délicatement salin, il embaume le chèvrefeuille et la fleur de vigne et cousine fortement avec le Chevalier-Montrachet.
Au dessus des Genevrières du dessus – séparé de lui par un long mur – et directement sous les Chaumes de Narvaux, un sous lieu-dit peu connu appelé « Cure Bourse » ou en patois « Colle Bosse » est exploité pour plus de un hectare par le domaine Pierre Latour-Giraud. De petits rangs parfaitement alignés, plantés sur une pente douce et sur la quasi largeur haute du climat bénéficient d’un sol comparable à celui qu’il surplombe. Le vin y est en général extrêmement plein et fin et mêle curieusement la tension des Perrières proches à la finesse de grain des Genevrières.
Les Genevrières Dessous : située en contre-bas des Genevrières Dessus est lui plus impacté par des terres un rien plus lourdes – bien qu’encore très pierreuses – et donc un sol plus profond et moins marneux. Il en résulte des vins plus denses, très complets et puissants qui vieillissent avec une indicible harmonie. Subtil mélange entre l’immédiate expressivité des Charmes du dessus qu’il jouxte au sud et la finesse des Genevrières du dessus, c’est un vin de taffetas qui ressemble – mais il vous faut faire un effort d’imagination - comme un jumeau blanc au Richebourg vosnier.
Il serait sans doute possible de définir à l’intérieur du Dessus et du Dessous des sous zones caractérisées par une olfaction et des profils organoleptiques singuliers. Je pense notamment au « presque » Clos qui appartenait autrefois à la maison Ropiteau et qui, aujourd’hui, est contrôlé par Bouchard père et fils ou encore au bord nord de la partie Desous qui est situé plus bas dans le coteau et forme un quasi "à plat" car la pente y est très douce. Cette zone occupée pour une part par les hospices de Beaune est marquée des terres les plus lourdes du climat et génère des vins plus puissants, un peu moins délicat, sur une complexité plus brutale...les « Bâtard » de Meursault peut-être….
Goutte d’Or et Bouchères ou Bouches-Chères
Si le premier - Goutte d'Or - a gagné de récentes lettres de noblesse depuis que Madame Bize Leroy en vinifie deux petites parcelles, le second reste médiatiquement bien discret et assez éloigné de la notoriété des prestigieux Perrières, Charmes ou Genevrières. La qualité de deux climats est pourtant incontestable surtout si l'on considère leur capacité de garde hors norme. Je n'hésite d'ailleurs pas à écrire ici qu'ils font partie des crus ayant la plus grande longévité de l'ensemble de la Côte des blancs et que de ce ôint de vue ils intègrent aisément le niveau des Perrières de Meursault ou de la sphère des Montrachet à Puligny. Des exemples de bouteilles ayant été bues de 25 ans à près du siècle me servant évidemment de référence. Pourquoi dès lors semble t'on s'interroger sur la permanence et les potentialités de ces deux climats premiers crus? Essayons ici de lever une partie de ce mystère.
La Goutte d'Or
Le cas de la Goutte d'Or - originellement singulière et donc sans S et funestement affligée de celui-ci dans le cadastre actuel! - est assez simple. Le lieu-dit historique mesure un peu plus de 5 hectares et certaines parties - la partie médiane-sud essentiellement - ont été quelque peu remaniées en raison d'une déclivité dans le sens nord-sud qui générait des difficultés à la mécaniser. D'autre part il est certain que la partie basse non loin du collecteur d'eau et des terres blanches a été également remise en forme. Par ailleurs le nom très porteur a été fort souvent employé pour des parcelles contigües - ou non! - du cru historique et a au final déprécié quelque peu sa qualité moyenne. Ainsi Bouchères a été vendu avant les règles strictes des AOC - nous sommes dans les 50 pour les 1ers crus - en tant que Goutte d'Or pendant plusieurs décennies dans certaines propriétés...autres temps, autres usages!
Il en résulte une image qui a longtemps pâti de la joliesse du nom, d'origines pas toujours bien claires et du peu de producteurs le portant véritablement à la hauteur médiatique que lui confère naturellement son terroir. J'entends encore de ci de là certains non producteurs du cru le minorer nettement par rapport aux cinq autres "majeurs". Ce sont en général ceux qui ne le vinifient pas et le dégustent peu... Et qui la plupart du temps ne le connaissent simplement pas assez. Ils me donnent ainsi une certaine légitimité à leur répondre avec des arguments solides et bien entendu vérifiables sur le terrain:
En premier lieu c'est un cru homogène qui forme un rectangle quasi parfait entre les Luraules au Nord, les Terres Blanches à l'Est et les Bouchères au sud. En pente régulière un rien plus inclinée dans la partie supérieure haute, la quasi totalité des parcelles le coupent d'Est en Ouest du bas vers le haut.
En compagnie des Bouchères il s'agit du cru qui a la plus précise des identités si l'on considère qu'il ne se décompose pas en plusieurs sous lieux-dits. Exception faîtes sans doute des "pointes de goutte d'or" dans le bord haut Nord du cru et de la partie qui verse vers le sud, dont les terres ont été retenues par un muret.
Il est marqué par une bande rocheuse en son centre et est de ce fait proche de la roche mère en certains endroits, AINSI les plants ont parfois bien du mal à s'y enraciner et "donnent toujours naturellement peu" sur ce substrat maigre et argilo-calcaire.
Encore un peu sous l'influence des vents de la Combe d'Auxey, il est sans doute le plus froid - soyons prudent toutefois car ce n'est pas un climat d'altitude - et le plus "tendu" des crus de la commune, deux jours plus tardifs en moyenne en fin de cycle végétatif. Il ne faut surtout pas le couper à haute maturité de ce fait car il y perd sa vraie nature.
Sa couleur n'est jamais plus dorée qu'ailleurs en dépit de légendes qui aiment associer son nom à la robe du vin. Au contraire il est la plupart du temps clair comme de l'eau de roche.
La capacité de garde conférée par sa tension interne affirmée en font le cru qui vieillit le mieux de la commune, supérieur à tous les autres à mon sens. Il en subsiste des exemples éclatants capables de défier le siècle. Les 1947, 1929 et 1893 que j'ai bu récemment sont encore en pleine forme!
Petit cru proche du village, découpé en bande il est possédé directement par seulement quelques propriétés locales. La plus grande parcelle mesurant 1.20 ha est exploitée par le domaine Buisson-Battault en fermage, une partie de ses fruits fournit le négoce beaunois. A côté de ce grand carré les entités n'excèdent jamais plus du demi hectare.
Les Bouchères ou Les Bouches-Chères
Longtemps diffusé sous le nom de Goutte d'Or ou comme Poruzots dans les années précédents les classements des climats en "premier cru" il ne doit sa notoriété récente qu'à quelques propriétés locales qui le mettent largement en valeur désormais. Hautement qualitatif, murisaltien jusqu'au bout des ongles, il possède ce je ne sais quoi "floral" qui le distingue nettement des autres premiers crus si l'on excepte la partie haute des Genevières à laquelle il ressemble nettement.
Formant un rectangle au milieu du coteau il est marqué par une parfaite homogénéïté dans une situation le plaçant entre Goutte d 'Or au Nord et Poruzots au Sud. Un peu plus de 4 hectares dont 1.5 ha d'un seul tenant formant sans aucun doute le Clos le plus homogène et qualitatif de la commune avec le Clos des Perrières. Celui-ci sera exploité par le domaine Roulot à partir d 2012 et était avant la propriété de la maison Labour-Roi, et plus anciennement de la maison Manuel. On peut en quelques items en lister les principaux caractères:
Dans une situation un peu plus fraîche que Charmes ou Perrières il arrive à juste maturité un rien plus tard et ne supporte pas les raisins en sous maturité qui accentuent son pole floral jusqu'à le rendre un peu végétal sans lui conférer plus de tension.
Son sol argilo-calcaire est l'un des plus pentus des premiers crus de la commune. Il est orienté plein est et parsemé de petits cailloux qui se mêlent à une terre blonde.
Cru élégant, très racé et finement bouqueté, il développe quasiment chaque année ce nez de noisette fraîche que l'on retrouve aisément en Genevrières. Il s'agit alors d'une senteur mêlant la complexité du fruit et du végétal dans une expression vraiment très originale qui peut aussi évoquer la fleur de vigne.
Naturellement peu enclin à exprimer une minéralité vraie, elle peut toutefois surgir dans les millésimes tardifs qui préservent une forte acidité tartrique.
C'est un très grand vin de garde qui peut défier plusieurs décennies et qui évoluent en affinant sa matière vers une sorte d'essence de chardonnay en décuplant sa douceur tactile. Le boisé lui sied donc assez mal car il marque la structure par un apport dE tanins boisés aussi incongrus qu'inutiles car ils éliminent sa nature délicate et altière.
En dehors des Genevrières du Dessus, il peut aussi "cousiner" avec la partie basse des Chevalier sur Puligny ou avec la fabuleuse partie médiane des Folatières sur la même commune. Mais aussi curieux que cela puisse paraître Vaudésir et Blanchots à Chablis, lorsqu'ils ont élevés sous bois, peuvent aussi lui être comparé par leur naure florale et leur évidente délicatesse.
Le Clos s'est longtemps étiqueté Bouches-Chères et une autre propriété - voir ci dessous - l'orthographie également ainsi. Pourquoi? Une question d'élégance il me semble...
Les Poruzots ou Porusots
Le premier cru Poruzots n'est ni le plus connu, ni le plus réputé de la commune de Meursault, sa qualité est pourtant bien réelle. Positionné entre les Bouchères et les Genevrières il occupe une zone de plein coteau argilo-calcaire, idéalement exposée vers l'Est. Composé de sols bruns assez clairs, caillouteux et parfaitement draînés qui marquent les vins du côté de la densité et de la tension, c'est un climat qui évoque nettement l'imaginaire et la nature très classique que l'on associe aux vins de Meursault.
Il souffre toutefois d'un certain manque d'unité et si la partie haute est tout à fait digne des meilleurs Genevrières du dessus, les zones médianes et basses ne participent pas tout à fait de cette haute qualité. Sans démériter, la partie "dessous" qui est séparée du "dessus" par le chemin qui mène à Puligny est moins inclinée et marquée par un substrat un peu plus sombre, moins caillouteux et plus argileux. Les vins y sont un rien plus lourds et immédiats mais n'ont pas l'ultime raffinement des "Grands Poruzots" qui prolongent les Genevrières dessus jusqu'aux Bouchères. La zone intermédiaire placée sous les Bouchères sur une fin de coteau assez étroite peut se révéler très qualitative mais ressemble plus fortement à la Goutte d'Or voisine sans en avoir toute la puissance.
Au Nord de la commune :
Meursault est réputé pour la qualité de ses sols dévolus aux vins blancs, mais il subsiste quelques "ilots" de premiers crus plantés en chardonnay du côté des Santenots et de Volnay. Ces parcelles sont étonnantes, peu connues et pourtant forts qualitatives.
Les Caillerets:
Moins d'un hectare de vignes situées sur une étroite bande qui surplombe le climat des "santenots blancs". Quelques producteurs produisent des premiers crus -blancs et rouges ce qui est une curiosité - qui s'expriment remarquablement. Les premières vignes contre le Clos des soixante ouvrées (un clos AOC Volnay Caillerets) disposent plutôt d'un sol à rouge et sont très proches de l'esprit "Volnay" fait de finesse et d'élégance. Quelques ilots ont été gagnés sur des carrières anciennes et montrent des sols plus pierreux mais parfois un peu remaniés. Ces dernières vignes sont plantées en chardonnay et donnent des vins souvent un peu lactés, puissants et assez différents des premiers crus du sud de la commune car plus vineux et moins aériens.
Les Cras:
Petit cru mesurant un peu moins de 4 ha les Cras sont un vignoble mixte "à la mode murisaltienne". N'ayant pas réussi à rejoindre le "train" des Santenots alors que ceux-ci ont englobés au moment des classements des parcelles de valeurs agrologiques contestables pour des premiers crus (les Santenots du dessous), ils subsistent sous leur nom mais comptent en leur sein un monopole qui occupe près d'1/4 de sa surface : Le Clos Richemont du domaine Darnat. Les Cras peuvent être blancs ou rouges comme le climat voisin de Meursault-Caillerets et ils s'expriment avec bonheur dans les deux couleurs.
Le terroir est placé assez haut sur le coteau et surplombe en fait les Petures. Il est composé de terres de nature variables selon les situations. La bande du haut dispose de sols bruns/blonds, caillouteux, assez pentus de nature argilo-calcaire et de maturité précoce. Elles donnent des vins fins, bouquetés et discrètement fruité qui se livrent assez facilement en jeunesse. La partie du Clos Richemont dans la partie nord supérieure est plus argileuse et ses sols plus sombres étaient autrefois plantés avec des pinots. Les blancs sont aujourd'hui très vineux et souples et possèdent une nature originale qui les rapproche un peu du Montrachet de Puligny. Enfin les parties basses du climat occupées par deux propriétaires seulement montre des terres plus blanches en raison du pasage d' une veine d'oolithe. Cet endroit est plus spécifiquement dévolu aux blancs car très solaires et de caractères minéraux, ils ressemblent un peu aux Blanchots de Chablis où à la partie haute exposée sud du Charlemagne
Les Petures
Sans doute l'un des premiers crus les plus étranges de la Côte de Beaune car -très peu connu- il peut produire de grands vins blancs et rouges en AOC premier cru sans que l'on n' évoque jamais son nom sur l'étiquette...car il se vend régulièrement sous le nom de Volnay- Santenots (Meursault-Santenots en blanc) auquel il a légalement droit. Funeste pour la "gloire" de son patronyme, ce choix a pourtant été réfléchi par les diverses commissions syndicales qui l'ont proposé car il enterrine des usages loyaux et constants validés par plus de deux siècles de pratique. On pourrait imaginer qu'il s'agit d'une entité à part ou d'un sous lieu-dit minuscule ne pouvant s'affirmer pleinement seul...il n'en est rien. Magnifique zone de plein côteau, idéalement exposée à l'est et portée par un substrat argilo-calacaire dont l'origine remonte au Bajocien, elle est naturellement destinée à tenir parfaitement son rang de premier cru avec -sans doute- beaucoup plus de personnalité et de caractère que la partie du dessous des Santenots.
Le cru est homogène et pentu et si la partie basse est légèrement inclinée vers le levant les parties hautes sont un peu plus fortement inclinées et par conséquent très filtrantes. En surface les terres brunes, mêlées de cailloux de petites tailles, argileuses, assez collantes et qui réssuient bien en superficie sont portées par un substrat profond rocheux qui permet à la vigne de plonger ses racines loin dans le sol. Cet ensemble donne des vins très originaux qui se rapprochent fortement du Chevret de Volnay et pour la partie haute des Volany-Caillerets de l'étage supérieur. Sans doute un des crus les plus sous-estimés de Meursault car son grain souple et son énergie lui confèrent une personnalité d'une originalité affirmée.
Le caractère des vins est similaire à celui des Santenots du milieu- réglissé et fumé sur des accents de fruits noirs - mais n'en possède pas toute l'intensité et surtout le cru se montre régulièrement plus souple en jeunesse. Quelques ilots de blancs donnent des vins vineux, puissants et très aromatiques qu'il ne faut pas cueillir en sur-maturité sous peine de confiner à la mollesse. La vigne de Désirée du domaine Lafon - replantée en 2008 - donne ici un vin blanc - cadastré dans les Petures- sensuel et profond qui termine le climat dans sa partie sud, contre le Clos du Cromin. On notera par ailleurs que le climat "porte" légalement deux vignes hautes qui ont droit à l'AOC Volnay-Santenots, elles sont exploitées par le domaine Roy d'Auxey-Duresses.
Les Santenots "Du Milieu" ou Volnay-Santenots
Les Santenots sont intégralement situés sur la commune de Meursault dans un zone très qualitative qui prollonge le fameux coteau de Volnay. Très étendu - plus de 30 hectares - le climat intègre plusieurs lieux-dits ayant des profils différents mais possèdant tous de magnifiques qualités morpho-géologiques. Des terres argilo-calcaires brunes du Milieu aux cailloux des Santenots blancs et du dessus des Petures en passant par les zones plus riches des Petures du bas et des Santenots du dessous, il est assez difficile de définir une véritable unité pour ce célèbre cru. Le "milieu" est exposé Est, de terre rouge très argileuse, peu profonde sur un sous-sol de calcaire dur, le site est très solaire et précoce.
La partie dîtes Santenots du Milieu donne incontestablement sur 8 hectares les vins les plus intenses,sauvages et profonds de l'appellation Volnay avec des notes réglissées/fumées qui évoquent souvent les pinots fins des parties médianes du Clos de Vougeot ou des Renardes à Corton. C'est un cru d'élite qui fait partie des cinq meilleurs finages de la Côte de Beaune. Il possède de plus une capacité de garde époustouflante, certains "spécimen" de 19° siècle conservés chez Bouchard Père et fils sont même dans une forme étincelante en ce moment.
Les vins rouges de Meursault
La commune est bien entendu plus réputée pour ses blancs et les vignerons ont en général beaucoup plus de vins blancs en production que de rouges, mais il subsiste au 4 coins de la commune des rouges de bonne qualité possédant des noms et des caractéristiques diverses:
1/ Un premier secteur - et le plus connu - est celui des Volnay Santenots qui regroupe plusieurs lieux-dits (Santenots du milieu, Clos des santenots,Petures, Santenots du dessus,Marcausses,Santenots blancs). Placé au nord de la commune il donne des vins assez divers selon les lieux-dits, passant de la finesse à la puissance et de la rusticité à l'élégance. C'est un peu la sphynge de Meursault et il mériterait une très longue attention pour l'envisager dans toute sa complexité. Nous y viendrons probablement un jour.
2/On peut associer à ce secteur les parcelles plantées en rouges dans les climats premiers crus Caillerets de Meursault et Cras. Je vous recommande en particulier le Meursault Caillerets de François Mikulski et le Meursault Les Cras du domaine Latour-Mabille.
3/ Les Meursault rouges situés au nord de la commune sous les Santenots dans les lieux-dits Peutes vignes, Marcausses, Corbins et Clos des Mouches. Plus simples mais fruités ils sont assez proches des Volnay Village et s'expriment de manière élégante. Marcausses de Jacques Thevenot,Clos des Mouches ( en monopole) de Germain.
4/ Les lieux-dits Dressoles et Malpoiriers ne donnent que des Meursault rouges car s'ils sont plantés en blanc ils prennent l'AOC Bourgogne. Ce sont des vins plus simples et fruités qui s'assimilent un peu à certains rouges de plaine situés à Chorey le Beaune.Le domaine Jean Monnier en tire une cuvée régulière et droite par ex.
5/ Le Clos de Mazeray de Jacques Prieur est une survivance du passé car ce secteur au sud de la commune qui jouxte les "terres blanches" , les Crotots et les "Luraules" était souvent planté en rouge au 19° siècle ( en particulier Luraule ). Le clos de la Baronne ( dans le Meix Gagne ) de la maison Labouré roi (anciennement Manuel) est séparé par une route du Clos de Mazeray et possède aussi une partie en rouge dans sa zone basse plus argileuse. Mais la vigne de rouge diminue comme peau de chagrin ces dernières années.
6/ Le secteur de Blagny qui est en partie sur Meursault possède des vignes plantées en rouge dans les climats premiers crus la Pièce sous le bois et Sous le dos d'âne. Il donne des vins très fins et fruités qui ne ressemblent pas du tout aux autres rouges de la commune mais qui cousinent un peu avec certains Côte de Nuits (ce qui est assez surprenant). Ils sont étiquetés Blagny la Pièce sous le bois ou Blagny sous le dos d'âne. Le domaine Matrot possède une large part de la Pièce sous le bois et réalise souvent un vin d'excellente qualité. François Jobard réalise ici son unique premier cru rouge.
Voilà qui donne une idée de la localisation des plants de pinot noir sur la commune, ils sont loin d'être marginaux comme c'est le cas pour le Chardonnay dans les communes de la Côte de Nuits par exemple. Historiquement le nord était planté en pinot noir et le sud ( hormis Blagny et Luraule/Mazeray ) en blanc. J'ajoute que de nombreuses vignes de pinot noir sont plantées sur le finage de Meursault dans l'aire d'AOC Bourgogne générique et que des lieux-dits comme Magny, Belles Côtes, Herbeux ou Coutures en possède une proportion.
Patrick Essa - Ecrit de Janvier 1997 à Décembre 2017
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