Millésime 2004 sur Gevrey-Chambertin, 5 ans de dégustations, 28 bouteilles
Article écrit par Dany Jaffuel
Suite à une discussion sur les millésimes 2004/2007/2008, http://www.degustateurs.com/forum/forum_posts.asp?TID=21862 , je poste cette "collection" de mes commentaires sur les vins de Gevrey sur le millésime 2004. Pour tout dire, j’étais persuadé d’avoir déjà posté cette synthèse. Je n’en trouve pas trace sur le site. Pour la peine, je vais essayer de faire une synthèse de la synthèse en portant l’analyse sur 2 points : ces notes végétales (gentiane et géranium en particulier) pour le nez et pour la bouche, la combinaison équilibre de bouche (acidité) matière (vin maigre/finale courte). Je pense avoir bu la quasi-totalité de ces vins étiquettes découvertes.
Pour l'appellation "village"
Mes commentaires sur 9 vins font état de : notes végétales 3/9 gênantes, acidité déplaisante 2/9 (même vin), vin maigre ou finale « courte » 2/9.
Domaine Harmand-Geoffroy, Gevrey village.
23/11/2007 : Gevrey Village 2004 : un vin sur le fruit gourmand, avec une belle tension. Un vin que l'on a envie de boire, un vin de copain "avertis". Bien +
24/01/08 : Robe rubis claire, premier nez avec une discrète réduction qui disparait à l'aération révélant ensuite des notes de fruits essentiellement noirs, de la ronce. Avec le temps se développent qq notes florales et de fruits rouges, pas de notes végétales... En bouche l'attaque est franche, le vin est sur le fruit avec une agréable tension, des tanins de qualité seule la finale est un brin courte avec alors, qq notes végétales très très discrètes (je me pose la question rétrospectivement de savoir si je les aurai spontanément perçues sans savoir qu'il s'agissait d'un 2004...). Un vin de qualité, accord très correct avec un jamboneau...
07/03/09 : 3éme rencontre avec ce vin qui me déçoit un peu. Le nez reste sur les fruits noirs, la ronce, une pointe de végétal mais c'est surtout la bouche qui manque d'harmonie avec une acidité un peu débordante, des tanins un peu rugueux et une astringence de fin de bouche. Je ne reconnais pas le vin gouté il y a un an... ps : regouté à 24 heures le vin s'est "transformé". Il est bien plus harmonieux avec des tanins que se sont fondus, l'astringence qui a disparue, il persiste une acidité fruitée en finale... très surprenant, sur un plan aromatique disparition complète des notes végétales du millésime... Bien et bel accord avec des joues de boeuf... le vin et ses mystères...
08/07/09 : il m'a été donné l'occasion de regouter ce vin... Cette fois-ci, le millésime marque aromatiquement le vin sans que le temps ne nous en débarrasse et la bouche me semble déséquilibrée avec une acidité trop présente... Un vin que je n'aurai jamais reconnu bien que l'ayant bu déjà 3 fois...
19/01/08 Domaine Arlaud, Gevrey village.
Une robe rubis claire, qq notes de réduction au nez qui disparaissent très rapidement laissant place à des notes de fruits rouges et fumées. On retrouve également qq notes végétales discrètes qui ne gênent pas le plaisir (que je n'avais pas perçues sur le chambolle). En bouche l'attaque et franche, les tanins moins soyeux que sur le chambolle du même millésime mais élégants. La longueur est moyenne. Bien.
23/03/08 Domaine Drouhin-Laroze, Gevrey village.
Robe rubis intermédiaire, nez sur la ronce, le sureau. Avec le temps qq notes de terre, de "croute de saint-nectaire fermier". En bouche attaque franche, les tanins sont présents, finale un peu courte avec quelques amers que masquent l'accord avec un tajine d'agneau... Abien et accord inhabituel qui "corrige" le "défaut" du vin en faisant ressortir son fruit... un bon ton en dessous des gevrey village de RT et de HG...
25/05/2008 : Domaine Heresztyn, Gevrey village Vieilles Vignes.
Une robe rubis claire, un nez discret élégant sur les fruits noirs, le cuir, la réglisse. En bouche l'attaque est douce, presque soyeuse, c'est délicat, hamonieux toujours sur le fruit avec une longueur moyenne. Un très beau village sur un millésime "difficile" dont on ne sent aucun stigmate et en particulier aucune note végétale. Très bien et très bel accord avec un filet mignon et sa caponatta de petits légumes de saison.
15/08/2009 : Domaine Rossignol-Trapet, Gevrey village.
Une robe rubis claire, un nez sur les fruits rouges, la mure et qq notes d'herbe séchée, sans notes végétales désagréables (géranium et autres)... Belle bouche sans dilution assez dense et de longueur moyenne avec un grain agréable. Une bien agréable surprise pour le millésime. Bien, et agréable accord avec des côtes d'agneau à la plancha. A 72 heures, pas de notes végétales. J'ai pas réussi à mettre la main sur les notes de la quille dégustée en 2008...
25/08/2009 : Domaine Heresztyn, Gevrey village Vieilles Vignes.
Une robe rubis, un nez sur la mûre, quelques notes fumées et puis des notes végétales présentes avec en particulier une pointe de géranium. La bouche est souple en attaque, a une certaine densité et sucrosité en milieu, se fini sur de la fraicheur et une acidité bien intégrée. Agréable sur le moment mais avec le temps, le vin va présenter un déséquilibre en finale avec une acidité plus présente. Excellent accord avec une longe de thon marinée au soja/5baies, accord qui gommera le déséquilibre de la finale et soulignera le fruité du vin ainsi que sa souplesse d'attaque/densité milieu de bouche. Bien avec l'accord.
Premiers crus
Mes commentaires sur 13 vins font état de : notes végétales 5/13 gênantes, acidité déplaisante 1/13, vin maigre ou finale « courte » 5/13.
23/11/2007 : au domaine Domaine Harmand-Geoffroy, Bossière.
Premier contact avec la Bossière. Sur les fruits rouges et les épices, un coté élégant, fin et minéral. Tanins de qualité, fondus. Longueur moyenne. Bien +. Pas de notes végétales
23/11/2007 au domaine, Domaine Harmand-Geoffory, Lavaux.
Lavaux présente plus de densité et de matière sans que cela ne se fasse au détriment d'une certaine finesse. Sur les fruits noirs, longueur moyenne, Bien. Pas de notes végétales
27/12/2007 : Domaine Dupont-Tisserandot, Petite Chapelle.
Robe grenat d'intensité moyenne, nez sur les fruits rouges (framboises fraise des bois) et noirs (myrtille et mures), le sureau et qq notes végétales discrétes toutefois. En bouche l'attaque est souple, les tanins fondus, le vin a du volume et de la densité, sensation de fruit rouges et noirs murs (mais pas trop murs ni confits). La longueur moyenne sans creux avec une finale sur qq notes végétales qui tendent le vin sans que pour autant cela soit désagréable. Bien 87-88. Un vin qui me semble pouvoir encore vieillir, très différent de la petite chapelle 2006 gouté au domaine il y a quelques semaines et très différents des petites chapelles gouté chez RT (2004 2005 et 2006). J'en aurai volontiers fait un lavaux pour son volume et sa densité en aveugle...
L'évolution du vin sur 24 h est assez surprenante et "ambivalente". Des arômes de fumés et réglisse sont apparues mais les notes végétales se font bien plus présente avec peut-être qq arômes de type "géranium". La bouche est encore plus douce et tend vers du soyeux avec une belle fraicheur...
23/08/2008 : Domaine Dupont-Tisserandot, Lavaux Saint-Jacques.
Une robe grenat d'intensité moyenne, un nez assez marqué par le millésime (géranium entre autre) associé à qq notes de fruits noirs qui évolueront vers le fruit compoté après 24h. Autant le nez est marqué par le millésime autant la structure du vin me semble en adéquation avec ce que j'attends de ce cru : le vin est dense, à du corps avec des tanins fondus et un grain presque soyeux seule la longueur est moyenne. L'accord met/vin le plus réussi se fera avec … un saint-nectaire ... pour les ris de veau ce vin se révèle un brin trop puissant (ce qui est tout à fait logique, je ne sais pas quelle mouche m'a piqué lors de mon choix..., un moment d'égarement... ou un déficit temporaire de ma cave de stockage en chambolle...). Bien pour le millésime.
04/10/2008 : Domaine Heresztyn, Corbeaux.
Une robe rubis moyennement soutenue sans reflets d'évolution, un nez sur la purée de fruits noirs/rouges, quelques notes réglissées et quelques notes de géranium. En bouche le vin ressemble dans un premier temps à un "enfant sage" (terminologie empruntée à filduf me semble-t-il). Du volume et un grain poli en attaque puis cela s'arrête. Sur le coup je suis d'ailleurs un brin déçu car je m'attendais à plus de puissance, de densité dans la longueur (corbeaux étant un cru que j'apprécie particulièrement chez Mme Heresztyn)... je me pose la question de savoir si je ne le sers pas un un brin froid... à moins que cela ne soit le millésime ???
Puis arrive le plat et là, la "magie" du temps et de la bouche opère... le vin garde toujours ce volume d'attaque, cette qualité de grain "poli" mais désormais, il s'allonge en longueur en gardant le même volume qu'en attaque, la même puissance... bien sur ce vin n'est pas un monstre de complexité aromatique, il n'y a pas la densité/longueur que l'on a sur d'autres millésimes mais le plaisir est là... 2004 cela se boit bien actuellement et surtout cela s'accorde bien...
17/01/2009 : Domaine Dupont-Tisserandot, Les cazetiers.
Robe grenat assez soutenue, nez dans le temps complexe mélant quelques notes d'herbes séches, d'anis, de cuir, de mure, de ronce, de cacao. La bouche allie agréablement en attaque volume/densité/souplesse avec une finale sur un équilibre sucre/acide/tension. La longueur est moyenne, aromatiquement nous sommes sur des notes épicés/cacaotés/fruits noirs. C'est au final de belle facture pour ce millésime avec peu (au nez), pas (en bouche) de notes aromatiques du millésime. Bien et très très bel accord avec une joue de boeuf braisée au vin rouge et son condiment d'oignon, chips de lard paysan.
26/09/09 : Domaine Heresztyn, les champonnets.
Robe grenat claire un poil d'évolution, un nez sur la mure, le fumé, l'herbe séchée, du géramium par passe surtout le premier jour
une bouche équilibrée avec une fraicheur soyeuse en attaque, se développe en bouche sur une certaine rondeur, sans sensation de creux alors qu'il y a "peu" de matière, longueur moyenne, pointe végétale en finale qui disparaitra sur 24 heures. Bien + à 24 heures un de mes 1er cru 2004 que j'ai trouvé le plus complet
26/09/09 : Domaine Arlaud, aux combottes
Robe rubis évolué, un nez initial sur le sous-bois, le champignon, puis vient la mure, qq notes fumées, et puis qq notes d'herbe séchées, gentiane jamais débordantes plus sur le versant "purée" et peu intense. La bouche est agréable, un grain assez soyeux même si on est sur un vin plus "rustique" que le précédent peut-être "plus jeune" même si du même millésime. C'est mur sans tomber dans le coté compoté, assez long en bouche. Bien.
Le 5/12/09 : Domaine Heresztyn, Corbeaux
Une robe rubis claire, un nez sur la mure, la ronce, puis quelques notes de géranium mêlées à des notes fumées. La bouche se présente avec une attaque tout en rondeur et souple, les tanins sont polis, il y a une certaine longueur. La finale par contre manque un peu d'harmonie avec une certaine sucrosité qui s'oppose à une discrète acidité. Bien, je lui ai préféré sur le millésime 2004 le 1er cru champonnet gouté récemment... L'accord avec le plat ne fonctionne pas vraiment, l'acidité finale du vin et son petit manque de densité étant souligné.
Le 16/02/2010 : Domaine Heresztyn, La Perrière.
Un nez élégant, d'intensité moyenne initialement sur des notes de fruits noirs et de fumé. Avec le temps qq notes de gentiane viendront en perturber l'harmonie. L'attaque de bouche est souple avec une certaine finesse et un grain poli, puis en milieu de bouche le vin se livre avec une certaine concentration, ce vin alliant ainsi des "attributs" chambollien et gibriaçois... C'est souvent ainsi que je goute ce perrière et le millésime n'a pas gommé ce trait de "caractère". Seule la finale un peu courte et plus "fluette" nous rappelle qu'il s'agit bien d'un 2004. Intrinséquement Bien et un beau vin pour le millésime 2004. Au final sur ce millésime 2004, je lui ai pour l'instant préféré le 1er cru "Champonnet", le 1er cru "les corbeaux" me semblant un petit ton en dessous de la "Perrière".
01/09/2010 : Domaine Geantet-Pansiot, Le Poissenot
Une robe grenat assez soutenue mais avec des reflets tuilés, un nez d'intensité moyenne assez agréable sur des notes de mures, de giroflée, d'épices. L'attaque de bouche est assez franche, un poil austère initialement, le vin se livrant ensuite avec plus d'harmonie sous-tendue par une acidité bien intégrée. Le vin me semble manquer un poil de matière mais il nous donne là un registre bien acceptable sur ce millésime trop souvent décevant... Pas de notes de géranium ou de gentiane... Bien pour le millésime.
04/09/2010 : Domaine Harmand-Geoffroy, La bossière
Une robe grenat tirant sur le rubis avec quelques reflets d'évolution, un nez sur la cerise noire, la noix muscade. L'attaque de bouche est très agréable, fraiche, concentrée, avec un grain suave/soyeux. Après un petit creux en milieu de bouche, le vin se retend plus par son côté pierreux que par son acidité. Ce n'est sans aucun doute pas la meilleure bossière que j'ai bue mais dans ce millésime, elle reste fort agréable et surtout typée sur sa finale... Seul l'accord est décevant, il faut dire que dans mon "entrain", j'ai ouvert cette bouteille sur des filets de loup cuit au four et leurs petits légumes (artichaud, tomate, confit d'oignons). A souligner que seul l'accord a rappelé en bouche ces notes végétales du millésime 2004... Le vin ne gagnera rien après 48 heures voir pire, les notes végétales de géranium et de gentiane vont réapparaître avec un côté imprécis "pot-pourri"...
23/03/2013 Domaine Harmand-Geoffroy, Les Champeaux
Nez où les notes du millésime se font heureusement rares. Ce nez est agréable sur des notes d'airelles, de sureau, de champignon et des notes fumées. Bouche avec une pointe de chaleur que soulignera le plat, gardant toutefois un grain soyeux et du fond en milieu de bouche. Bien+, très bien pour le millésime. L'accord avec une plancha bavette d'aloyau, comté, pomme de terre rattes, champignon de Paris, oignons, raisins de Corinthe, chorizo de belotta et salade frisée est agréable. Le vin joue de son fruit et de son acidité avec les légumes, de son fond et de sa matière « cistercienne » avec la viande. Excellent alors…
Grands Crus...
Mes commentaires sur 13 vins font état de : notes végétales 1/5 gênantes, acidité déplaisante 0/5, vin maigre ou finale « courte » 1/5.
23/11/2007 : Domaine Harmand-Geoffroy, Mazis-Chambertin Grand Cru.
Le nez est d'intensité moyenne sur les fruits rouges, le poivre, le sureau. Ce que j'apprécie le plus c'est une nouvelle fois le volume et l'amplitude de bouche à la fois nette et souple. Puis cela se rétrécit SANS creux et reste en bouche. Une certaine densité et matière "polie". Très bien +. Pas de notes végétales.
02/11/2008 : Domaine Rossignol-Trapet, Grand Cru Latricières.
Une robe rubis moyennement soutenue. Un nez assez délicat sur les fruits noirs/rouges (mures/framboise), les épices, la ronce et quelques touches de gentiane/géranium en fin de nez. Je dirai que c'est un nez de grand cru non pas par sa complexité aromatique mais par ce côté ambivalent où on a une sensation de "purée" d'arômes mais dans le même temps chaque arôme est très précis dès lors que l'on se concentre ... Il est assez facile de décrire la bouche : un vin de soie !!! Attention soie ne voulant pas dire fluet ou creux !!! Ce vin soyeux et précis s'étire tout en longueur avec une longue finale... Excellent !!!! Très bel accord avec un saint-nectaire fermier peu affiné.
25/02/09 Domaine Rossignol-Trapet, Chambertin Grand Cru.
le premier jour... et bien le premier jour immense déception pour moi car j'avais fait de cette bouteille le "clou" de la soirée... des notes du millésime (gentiane, géranium) très importantes sur un plan aromatique et une bouche toute recroquevillée sur elle-même... certains participants m'ont trouvé un peu sévère dans mon appréciation mais qui a eu la chance de gouter un chambertin sait que ce vin est "hors norme"... il restait l'équivalent d'un verre dans la carafe et cette carafe est restée 3 jours dans la cuisine... hier au soir après le premier but lyonnais ce verre a donc été bu accompagnant alors un saint-nectaire... Magie des grands vins, les notes "2004" ont disparues, le vin se livre !!!! On est désormais sur un nez très élégant et complexe associant des fruits rouges et noirs, des épices, de la réglisse, et ce qui me semble être des notes florales très agréables mais que je n'ai pas clairement identifiées (ressemblant à la violette que j'ai dans le jardin mais en plus puissant)... la bouche est droite s'étirant tout en longueur en gardant le même volume, avec un grain qui est moins soyeux que le latricières 2004 bu récemment mais plus dense, plus compact, plus "tactile"... la finale est discrétement réglissée... un vrai bonheur que nous avons partagé avec madame ... et plein de questions !!!!
15/02/10 : Domaine Rossignol-Trapet, Grand Cru Chapelle-Chambertin.
Un vin qui me semble actuellement comme le plus "abouti" et à boire des 3 grands crus du domaine sur ce millésime. Un nez fin et précis sur des notes de cerises puis à l'aération il y aura quelques notes fumées et épicées. La bouche est très agréable avec une certaine concentration et rondeur en attaque, des tanins soyeux et une matière pure et suave. On a cette sensation d'harmonie et de plénitude que l'on retrouve souvent sur les vins du domaine. Très Bien. En l'état, seule la longueur fait un peu défaut à ce vin surtout comparé aux dernières chapelles dégustées (2007/2008/2009). A signaler que le vin ne gagnera rien à l'aération et que des notes transitoires (?) de géranium, de sureau me feront craindre une évolution défavorable mais il n'en a rien été...
04/05/2010 : Domaine Dupont-Tisserandot, Grand Cru Charmes-Chambertin.
Un vin à la robe grenat soutenue. Le nez se révéle initialement assez intense sur des notes de fruit noirs, de mûres mais surtout d'épices, de clou de girofle qui me rappellent le clos saint-denis 2001 du domaine Heresztyn dégusté récemment. Avec l'aération je prends moins de plaisir, des notes plus "végétales" de type géranium, gentiane faisant leur apparition. La bouche est très agréable avec une attaque suave, un grain cajoleur, rond, presque velouté. Le vin est très équilibré avec une acidité parfaitement intégrée, aucune verdeur ni sensation de surmaturité/sous-maturité, seul lui fait défaut un poil de concentration en finale, cet élément étant d'ailleurs souligné par l'accord avec le saint-nectaire. Bien+
Il me manque là pour être exhaustif, la description d'une chapelle 2004 du domaine Livera dégustée avec yvesc l'été 2008 que j'avais apprécié de par une austérité mesurée en bouche contrebalancée par un fruit mûr, peu/pas de notes végétales, une certaine longueur...
Conclusion
Finalement, il était pas aussi mauvais que dans mon souvenir ce 2004. N'allait pas conclure au fait que je dise qu'il était "bon", non simplement pas aussi mauvais..
1) A la lecture de ma synthèse, je me suis posé la question suivante : pourquoi dans ma mémoire, ces 2004 sont-ils aussi mauvais ??? A la lecture de mes comptes-rendus, on peut légitimement se poser la question. Ces commentaires ont été bien sur influencé négativement pour les notes aromatiques par la connaissance du millésime, mais peut-être aussi positivement par un côté « pas mal pour un 2004 ». Bref, pour préciser mon appréciation une dégustation aveugle serait la bienvenue (ce n’est pas une raison pour me refourguer vos 2004).
2) Le côté végétal des 2004 n’a pas été irrémédiable et… c’est une leçon pour les millésimes à venir (je pense en particulier à 2011). Wait and see, la dernière bouteille (il est vrai un champeaux) a été très correcte, rétrospectivement, le côté racine de réglisse qu’évoque Olih était présent.
3) rétrospectivement je pense que c’est surtout l’harmonie et du fond qui m’ont surtout manqué sur 2004. Cette combinaison finesse élégance et matière qui me font adorer les bourgognes. Cela impliquait de rectifier le tir avec un accord met et vin correct. Les 2004 m'ont peut-être appris à mieux servir les 2007 avec lesquels finalement je me suis bien amusé à table
4) il me reste 3 grands crus sur 2004… et bien ils attendront encore un peu…
Dany Jaffuel