Montrachet 2002 - Domaine de la Romanée Conti
Ce vin a été dégusté avant un Montrachet 1979 de Pierre Morey. Un cru mythique et si courtisé qui s'est pourtant vraiment montré sous un très bon jour et surtout sur un équilibre formel très éloigné des contingences - acido-minérales - qui semblent de mise aujourd'hui sur une certaine école moderne des blancs "bourguignons"(celle là même qui a généré tant de bouteilles récentes oxydatives). Avant d'évoquer le vin on n' oubliera pas de mentionner que la parcelle de la DRC se trouve sur la commune de Chassagne non loin de la parcelle Lafon et qu'elle a tendance à regarder un peu le sud, même si son exposition prête largement le flanc au levant avec des rangs plantés dans le sens nord-sud.
Ce 2002 est de couleur jaune assez marquée avec quelques légers reflets verts. La pureté de la robe est évidente et le côté visqueux de celle-ci sur les parois du verre indique un niveau de glycérol élevé. Le nez est puissant, centré sur les fruits jaunes, la poire blanche et l'abricot en particulier mais de manière beaucoup plus ténue que sur un Condrieu par exemple. L'intensité est remarquable et évolue imperceptiblement à l'aération vers des notes mentholées du meilleur effet. La bouche est très puissante, enveloppante et construite sur une acidité en retrait qui souligne la vraie densité de la matière - phénoménale - de ce vin. La sensation tactile en bouche est vraiment d'une sensualité et d'une douceur éblouissante et l'on sent que la matière est présente juste par la grâce de rendement mesurés. Finale très longue sur la williams et une trace épicée sur-jacente puis sur un éclat de verveine somptueux et un soupçon de cannelle aérien. Quelle fraîcheur! Du grand art. Hors classe.