Volnay Les Angles 1996 Domaine Lucien Boillot à Gevrey
-Chambertin
Le docteur Lavalle - sans doute la référence vineuse de Bourgogne pour les terroirs - classait ce petit cru des Angles en tête de cuvée au milieu du 19°siècle. A l'égal du Caillerets. Le cru se divise aujourd'hui en deux parties distinctes: "Les Angles" qui inclu le Clos des Angles et "Pointes d'Angles" qui est situé juste en dessous face aux Fremiets et au dessus des Brouillards. Les deux climats son assez différents car les pointes versent un peu vers le nord-est et sont placées sur des terres un peu plus argileuses, moins blondes et moins caillouteuses que le dessus des Angles. Cela donne des vins vins plus nerveux dans le dessus et plus séveux et aromatiques dans la partie basse.
-exemple d'étiquette-
Le domaine Boillot exploitait à l'époque 1.18 ha de ce cru dans les parties basses et médianes. Pierre Boillot qui l'a vinifié en compagnie de son frère Louis a toujours recherché des matières solides et taillées pour la grande garde. Entièrement égrappé, très concentré sur la base de cuvaisons assez longues et peu interventionnistes, le vin n'a jamais eu l'habitude de se livrer aisément en jeunesse. En revanche il vieillit avec une grâce qui fait honneur aux plus grands crus de Bourgogne. Un vin régulièrement ébouriffant par sa sensualité et sa sève qui emporte le palais sur les sentiers du merveilleux équilibre des pinots noirs très fins issus de sols argilo-calcaires idéalement exposés au levant.
1996 fut dès sa naissance décrété "grand millésime de garde" tant en blanc qu'en rouge...las, les évaluations furent un peu optimistes car nous avions oublié que sa maturité froide, son acidité élevée et ses tanins un peu anguleux lui confèrait un caractère très austère quant il n'est pas rébarbatif par son acidité élevée. Mais il subsiste de merveilleux exemple de vins rouges concentrés, droits et parfaitement taillés pour affronter la grande garde, tel est le cas de celui-ci.
De couleur sombre, rubis, jeune, quasiment sans évolution sur des reflets pourpres du meilleur effet. Son nez puissant sur la mûre, le sel de céleri et ce petit côté graphité qui annonce la Côte de Beaune en milieu de coteau; est une merveille de précision et de complexité sur un élevage absent. Les tanins sont très "anguleux" (oui je sais c'est un peu facile!) et prouvent sans doute par leur abondance que le cru n'a pas terminé sa lente maturation sous verre ce que confirme une trame très serrée, d'acidité franche et disposant d' arômes de merise et de griotte encore un peu discrets en milieu de bouche. Une légère trace réglissée imprime une nature ligneuse à une finale racée et montante qui envoûte par sa densité et sa plénitude. Un très beau vin, d'une rare jeunesse après 12 années de bouteille. Très bien+
Style classique