analyses de crus et climats

Climat Grand Cru : La Griotte-Chambertin à Gevrey-Chambertin

Publié le par Patrick Essa

 

 

  Ce tout petit cru (2 ha 69 a) se situe immédiatement sous le clos de Bèze, pratiquement à l’endroit où il jouxte le Chambertin. La pente y est très accidentée et le micro climat est sans doute le plus chaud des grands crus, avec une avance de maturité du raisin de cinq à six jours par rapport au Chambertin.

  

 L'endroit est solaire et très précoce, il a reçu une grande partie des limons qui ont dévalés la vallée et constitue en fait une sorte de cône de déjection ( étage géologique du Bajocien) incurvé dans le sens ouest-est avec pour sommets ses bords nord et sud. Il a sans doute été remanié de manière significative par le passé en raison de l'érosion. Il est constitué de quatres zones assez distinctes sur le plan morphologique qui a la dégustation engendre au différences ténues mais réelles : 

  la partie Drouhin qui est la plus septentrionnale, elle est séparée d'un mur de la "Chapelle haute" de Damoy et correpond donc - comme le signal Michel Bettane a une zone remaniée qui est inclinée assez fotement vers le sud avec une pente ouest-est assez prononcée. L'endroit est très solaire et c'est sans doute là que la précocité des raisins est la plus grande. Le vin est ici toujours très délicat et possède un fruit qu'exalte à merveille Laurence Drouhin. Il ne possède toute fois pas le fond d'un chapelle haute.

  Les parcelles Marchand, Fourrier (trois bouts qui encerclent Roty) et Roty sont des parcelles de bas de cône de déjection, limoneuses et un peu plus argileuses, elles sont un peu moins précoces.Il subsiste une petite résurgence d'eau dans la parcelle Marchand. Leur caractère est un peu plus austère et dense. Les vins sont toujours très fins mais possèdent un velouté de texture un peu plus ferme et une certaine retenue. 

   La grande parcelle exploitée jadis par Ponsot et aujourd'hui par René Leclerc pour le domaine des Chezeaux - et pour lui même en fermage est la seule à bénéficier de deux expositions : sud pour son bord septentrionnal et est pour le versant méridional. Il s'agit sans doute de l'ensemble le plus parfait pour l'expression de ce micro-cru si original.Mais on le déguste peu. J'ai pourtant bu récemment un très très beau 95. 

   la parcelle Dugat est positionnée à l'extrémité du versant méridional et forme  un quasi plat orienté plein est , elle jouxte deux micro-parcelles appartenant au domaine Duroché qui ne sont pas revendiquées en Griotte. J'ai toujours pensé que ce vin était un amalgame des caractères Griotte et du fameux plat du dessus des grands Charmes. De ce fait il s'agit sans doute du vin le plus "personnel" du lieu-dit. Il allie la puissance veloutée des Charmes à la finesse de texture de la Griotte.

  Je dirais au final que Griotte de mon point de vue est un climat très séducteur et original mais qu'il ne possède pas toute la classe de Chapelle haute, du plat des grands Charmes ou de Ruchottes. C'est un peu l'Amoureuses de Gevrey-Chambertin en fait !

 

On perçoit bien sur cette photo la couleur du sol de Griotte et sa morphologie en forme de cuvette. Observez les coupées ( rangs interrompus) en bas elles signalent les vignes de la seconde partie de mon texte ( Marchand, Pernot et Roty) et sont situées juste sous la parcelle de Drouhin sur le début du plat qui va vers les Etelois )


on perçoit le mur qui retient la vigne Mercier en son centre à droite et la forme de la parcelle du domaine des Chezeaux entrain de vendanger.

 

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