Le millésime 2014 en Bourgogne: bilan en Mai 2015

Publié le par Patrick Essa

OLes rapports idylliques qui concernent les millésimes des régions viticoles sont parfois d'une désespérante platitude et annoncent avec constance des qualités idéales...

...Non, tout n'a pas été aisé en 2014 et non les vins ne seront pas de haute qualité partout et encore moins homogènes. Comment le pourraient ils d'ailleurs tant les aléas climatiques ont emaillé cette année culturale très compliquée à gérer à partir de la fin du mois de Mai.















Tout avait pourtant bien commencé car le printemps fut assez ensoleillé et chaud, il permit un démarrage du cycle végétatif assez précoce au début d'Avril et la pousse fut uniforme jusqu'au début de Mai, ce, sans la moindre petite gelée. Après des 12 et surtout 13 difficiles à maîtriser nous étions près à voir passer la fleur fin Mai en espérant quantité et qualité. C'était sans compter sans une froidure chronique en Mai qui fit couler la fleur et limita des ce moment les rendements et surtout sans un orage de grêle dévastateur le 28 Juin qui balaya la Côte du centre de Meursault jusqu'à Beaune. Nous perdîmes alors 50 pour cent au bas mot de nos fruits, plus dans le secteur Pezerolles, Epenots, Clos des Mouches. Bref au soir du 28 c'était largement le desespoir. Nous prenions un coup sur la tête pour la quatrième fois en cinq ans.















Il n'est point de miracle en viticulture et ce qui a été perdu en quantité et en qualité à ce moment à automatiquement privé le centre du beaunois d'une grande année. Cela dit Maranges, Montrachet, St Aubin, Savigny et Corton ainsi que tout le nuiton n'ont pas souffert des funestes grêlons et pour eux comme pour nous la fin du cycle végétatif se déroula sans encombre. Un bel été, des raisins sains - je rappelle qu'ils n'étaient pas vérés en Juin et des charges allant d'infimes à très modestes. Nous avions tous la possibilité de couper mur des fruits équilibrés mais issus de vignes parfois stressées par la grêle - peu de feuilles pour activer la photo-synthèse - et très chétives. Nous avons passé notre été à repasser les maigres branches dans les fils en préservant les feuillages.















Alors comment sont-ils ces vins me direz vous? Et bien en premier lieu les rouges ont parfois souffert de la drosophile Suzuki qui a impacté nombre de pinots en provocant des goûts ascescents dérangeants. Le tri fut essentiel mais il est clair que nuiton et beaunois n'avaient pas des fruits d'élite partout. Les chardonnays moins marqué, issus de petits rendements eurent pour ennemis des potentiels azotés faibles - le stress - et ils ont patiné en fermentation depuis le début. Les sucres et les maliques se déroulèrent de manière lentissimes et cela restera inscrit dans l'ADN de ces vins très riches en extraits secs et riches en flavones. Un style dense et tactile qui ravira les amateurs de 2010 et...2005.















Les rouges seront consistants et sombres mais ils n'auront pas la grande classe tannique des 2009 et 2010. Les blancs mieux réussis séduiront les amateurs de vins puissants et dominateurs, mais n'auront pas l'ultime finesse des grands 2010 et 2013, et surtout des immenses 2009.

Le millésime 2014 en Bourgogne: bilan en Mai 2015
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Le millésime 2014 en Bourgogne: bilan en Mai 2015

2014 est né dans la douleur mais les vins ont de la personnalité et séduiront les amateurs de vins - blancs surtout - taillés pour la garde.

Patrick Essa

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